Dossiers > Destinations et voyagePlage de Piemanson (13)
Imaginez une plage sur la méditerranée, longue de plusieurs kilomètres, sur laquelle s'installent librement caravanes et camping-cars l'été. Oui, ça existe, je m'y suis installé pour quelques jours; pourvu que ça dure...
Depuis des années, j'avais envie de découvrir cet endroit, un pèlerinage pour athée humaniste. J'y suis, enfin. Pas la bonne période (10 juin) pour être dans l'ambiance, mais j'y suis !
Présentation
Une grande plage loin de tout, une baignade souvent dangereuse. Pas de commerce, de club Mickey, de Casino. L'anti station balnéaire. On y vient pour la liberté, la simplicité, l'humilité, la rencontre avec les autres. Prendre le temps, car il n'y a, apparemment, rien à faire.
Avant le 1er mai, il est interdit de séjourner. La police ne verbalise pas, mais reste ferme. Idem après le 30 septembre.
En dehors de cette période, tout doit disparaitre. La plage est à l'intérieur du parc naturel régional de Camargue.

Comment s'y rendre ?
La ville la plus proche est Port Saint-Louis, mais le Rhone les séparent.
Programmez Salin de Giraud (13) sur votre GPS. Arrivé dans la commune, la plage est fléchée. Il vous restera 11 km à parcourir sur une route digue goudronnée confortable traversant les salines: la D36D.
Rien de compliqué. Au passage, vous aurez la chance d'apercevoir des flamands roses.

Au bout de la route, la plage...
On s'engage alors sur le sable, avec un peu d'appréhension.
A cet endroit, on voit que le sable est très plat et dense, aucun problème; C'est très large. En profiter pour prendre de l'élan.

En effet, un peu plus loin alterne les endroits "roulables" et ceux qui le sont moins; on franchi ces derniers sur l'élan.
Emplacements et circulation
Chacun se place où il veut, tant qu'il ne gène personne. Beaucoup délimitent ensuite leur petit territoire. Un large espace de circulation permet éventuellement de se croiser largement. Pour rouler sur le sable, choisir les bandes de sable humides, plus sombres. Pas toujours évident, surtout quand on veut faire demi-tour. La conduite sur le sable demande quelques précautions en camping-car. J'ai donc réussi à ensabler. Quelques coups de pelles, et quelques bonnes ames pour pousser m'ont permis de m'en sortir. Les voitures se déplacent sans problème, les camping-cars sont plus prudents et évitent d'aller trop loin. Donc une fois ces derniers en place, se déplacer à pied.
J'ai essayé le vélo, mon VTC à assistance électrique: inutilisable si le sable n'est pas dur.

Services sur place
A part un restaurant snack "Chez Cathy", aux allures de paillote, situé juste à l'arrivée, 2 bennes pour les ordures, et un container pour les bouteilles, rien. Donc prévoir nourriture et boisson.
A Salin de Giraud, une aire de service, quelques petits commerces, et aussi du carburant (la station se situe ,avenue Joseph Imbert, au feu quand on arrive aux Salins, de suite à droite, et au milieu de l'avenue).
Les différentes zones
La route se termine à peu près au milieu de la plage, délimitant celle-ci en 2 zones principales.

Coté Ouest
D'abord très large, la zone se rétrécie par la suite, toujours situés derrière un petit cordon dunaire. On y trouve d'abord des camping-cars faisant un court séjour.

A cet endroit très large, certains imbéciles viennent faire du rodéo automobile dans un espace presque terreux.
Plus loin, c'est le domaine des caravanes, regroupés parfois sur 20 mètres dans des enclos fermés, seulement ouverts sur la mer.

Vers le fond, après 2 km on devine les emplacements des habitués, avec des pancartes humoristiques.

J'y ai également vu ce vieux Renault Sinpar, qui doit aider à installer les caravanes, avec ses attache-remorques placé à l'avant et l'arrière.
4 roues motrices.

Coté Est
Un premier kilomètre très large accueille les camping-cars puis les caravanes. Rapidement, il devient moins évident de rouler dans le sable.
Ensuite, on pénètre dans l'espace naturiste, très visiblement signalé par 3 panneaux.
La partie naturiste doit aussi faire quelques centaines de mètres. Au centre se tient la caravane de l'association naturiste locale, mais l'accès au camp est totalement libre; l'occasion pour les débutants de s'essayer librement aux joies du nudisme.
En bout de plage se tiendrait un espace pour homosexuels.
La photo ci dessus est prise du toit de mon camping-car.
L'ambiance
Au 1er mai, c'est le coup d'envoi, tout le monde est près pour placer sa caravane au meilleur endroit. Je suis arrivé en semaine en juin. il faudrait revenir en juillet ou aout. En juin, l'endroit est calme est une toute petite partie des caravanes est occupée. Les autres attendent dans le sable. Beaucoup de ces caravanes sont vieilles, abimées voire très délabrées.
23h00: C'est la nuit, plus une lumière sur le camp. Au loin, les lumières des sites industriels de Fos sur Mer, et le phare de Beauduc.

Piémenson doit disparaitre, rumeur ?
Depuis de nombreuses années courent des rumeurs concernant la fermeture de la plage. Les pressions viendraient de la part du Conservatoire du littoral, de la municipalité d'Arles, d'associations écologistes, de promoteurs...
Tout projet immobilier semble écarté, mais l'hypothèse de la fermeture de la plage par la création d'un parking (payant) semble la plus faisable. Si aujourd'hui Piemenson fait le bonheur de milliers de personnes au mois d'aout, demain avec un parking payant, ils seront peu à faire le déplacement.

Pourquoi Piémenson doit rester
Il est facile d'argumenter pour la fermeture de la plage:
- détritus laissés sur place,
- anarchie des installations,
- rodéos sauvages,
- beuveries, occupation bruyante nocturne.
Or depuis 1976, le site n'a pas connu de dégradation durable. Il est stable. Les rodéos et beuveries sont le fait d'une minorité, séjournant très temporairement, et contraire à l'esprit général. Ces comportements, rares, sont plus gênants pour les autres occupants que pour monsieur le maire d'Arle. Bien sûr, le journaliste désireux de spectaculaire mettra en avant ces aspects.

Piemenson doit rester une plage libre. Parce que c'est la dernière en France, parce qu'elle un rare témoin d'un façon de vivre autrement, loin des villes et stations balnéaires, du confort, de l'argent, des commerces. Pour beaucoup de gens modestes, c'est la seule chance de pouvoir séjourner à la mer.
On retrouve cet esprit dans les jardins ouvriers.
Les règles actuelles doivent être conservées: obligation de tout démonter au 30 septembre. Il m'a été rapporté que certains font alors de grands feux de joie, occasion permettant de se débarrasser des matériaux (bois, palissades..) mais aussi des caravanes. Peut-être devrait-on interdire les feux polluants, en organisant au 15 octobre l'enlèvement et la destruction des caravanes par un engin de chantier.
D'autres plages ?
Un peu plus à l'Ouest, mais nécessitant de repasser par Salin de Giraud: la plage de Beauduc. Le site est sauvage, le chemin d'accès n'est pas goudronné, et l'accès est limité aux voitures et fourgons par 2 rochers rapprochés. De toutes façons, nos camping-cars s'ensableraient. Par contre, les Trafics, VW minibus et Transporter s'y retrouvent.
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